Vainqueur mal élu de la présidentielle contestée du 12 décembre en Algérie et considéré comme illégitime par le puissant mouvement de contestation, Abdelmadjid Tebboune est entré en fonctions, jeudi 19 décembre, en prêtant serment lors d’une cérémonie solennelle à Alger.Main droite sur le Coran, M. Tebboune a prononcé la longue formule prévue par la Constitution, jurant notamment de « respecter et de glorifier la religion islamique, de défendre la Constitution, de veiller à la continuité de l’Etat », mais aussi « d’agir en vue de la consolidation du processus démocratique, de respecter le libre choix du peuple ».Elu au 1er tour le 12 décembre, M. Tebboune, 74 ans, succède ainsi formellement à Abdelaziz Bouteflika, dont il fut le premier ministre, et qui a été contraint à la démission en avril par un mouvement populaire inédit de contestation du régime, le Hirak, dont l’Algérie est le théâtre depuis dix mois.M. Tebboune est un ancien fidèle de M. Bouteflika, dont il fut longtemps ministre, puis l’éphèmère premier ministre, avant d’être limogé au bout de trois mois et d’entrer en disgrâce. Mais pour le Hirak, ce fonctionnaire de carrière et authentique apparatchik reste un pur représentant du « système » à la tête du pays depuis son indépendance en 1962, « système » dont la rue veut se débarrasser.